Pour conclure un échange épistolaire avec l’un de mes amis, celui-ci m’a écrit cette jolie phrase dont la portée philosophique ne cesse de m’interroger et m’empêche de me rendormir.
“Finalement, Solitude et Liberté sont deux oiseaux qui nichent ensemble.”
Alors, au creux de l’insomnie qui a trouvé un os à ronger, sous la forme de cette pensée qui résume bien l’âme du voyageur veritable et son sort éternel, je vous livre un très beau texte, une vraie question humaine, d’Alvaro Mutis, poète et romancier colombien, à qui Gabriel Garcia Márquez dédia “Cent ans de solitude”, parce qu’ils étaient amis.
« Nous nous embrassâmes puis, sans dire un mot, nous allâmes nous asseoir au petit bar qu’il y avait dans le jardin, protégé par une marquise envahie de vigne vierge. Elle commanda deux vodka-tonic. Elle me regarda pendant un moment qui me sembla interminable. Puis elle me dit sur un ton ou s’était glissée une inquiétude presque compatissante :
– Je vois. Les choses ne vont pas bien, n’est-ce pas ? Non, ne me raconte rien maintenant. Nous avons tout le temps du monde pour en parler. Ce qui m’inquiète c’est de te rencontrer à l’endroit précis ou tu n’aurais jamais dû échouer. Ici, il faut être de passage, c’est tout. Seulement de passage. Mais, dis-moi, là, au-dedans, tu sais ce que je veux dire, là, au fond, ou tu gardes tes secrets, comment ça va ? »
Je vous souhaite à mon tour, du fond de ma nuit prolifique, depuis les rivages de l’Uruguay, cent années de Liberté, car c’est le plus beau cadeau qu’un être puisse se faire à soi-même.

Ce que j’avais aimé depuis Colonia c de voir au loin sur l’arc de l’horizon, le haut des gratte ciel de Buenos Aires qui émergeaient de l’eau…
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