Chili 1

Arica – Iquique -San Pedro de Atacama – Le désert minier –

Antofogasta – Chanaral – Bahia Iglesa – La Serena –

Valle del Elqui – Concon – Valaparaiso – Santiago de Chile

Le Chili est aujourd’hui le pays le plus développé d’Amérique Latine, le moins corrompu et sans doute le plus démocratique, même si la démocratie a eu, dans ce pays, un accouchement long et douloureux après l’assassinat de Salvador Allende en 1973 et l’instauration d’une junte militaire sous la férule du tristement connu Général Pinochet. Toujours est-il que les chiliens ont élu pour la première fois une femme à la tête de l’Etat, Michelle Bachelet, en 2006 et l’ont renouvelée pour un second mandat de 2014 à 2018. On aimerait que nos vieilles démocraties soient aussi à même de s’ouvrir à la modernité…

Le Chili est une improbable bande de terre de 4.800 km allant du Pérou au Nord, jusqu’au Cap Horn au Sud, adossée à l’imposante cordillère des Andes sur pratiquement toute sa partie orientale, elle borde sur toute sa longueur l’Océan Pacifique où s’égrènent des plages sans beaucoup d’intérêt et une côte souvent rocailleuse. La largeur moyenne du pays n’est que de 180 km. Au Nord, dominent des territoires désolés, souvent austères, souffrant d’importants problèmes de sècheresse. C’est ici que l’on trouve l’incontournable désert de l’Atacama, considéré comme le plus aride au monde, constituant une frontière naturelle avec la Bolivie, où à certains endroits, il n’est pas tombé une goutte de pluie depuis 80 ans !

Au centre du pays, un climat plus tempéré permet l’expansion de plaines verdoyantes et d’une agriculture florissante. C’est ici qu’on produit, selon moi, le meilleur vin d’Amérique du Sud et l’excellent Pisco, sorte d’eau de vie dont les péruviens disputent la paternité aux chiliens. L’industrie agro-alimentaire s’y est abondamment développé depuis les vagues de privatisation des années 80, ce qui ne va pas sans créer de vastes problèmes pour l’avenir et face aux enjeux du réchauffement climatiques, car cette industrie absorbe à elle seule plus des trois quarts des ressources en eaux douce du pays.

Enfin, en descendant vers le Sud, le territoire s’effile au travers des paysages ébouriffants de la Patagonie, qui vaut à elle seule de visiter cet incroyable pays… C’est le chemin interminable qu’il faut emprunter pour rejoindre Ushuaia, situé à l’extrême sud du continent américain. A quelques encablures plus au Sud, deux océans se confrontent. De mémoire de Cap-hornier, on dit là bas que par mauvais temps, l’humeur de l’Atlantique n’est pas toujours très Pacifique !

Peu de temps avant que j’arrive au Chili et durant tout mon vagabondage vers le Sud, l’esprit révolutionnaire du peuple chilien s’était réveillé et de violents soulèvements populaires agitèrent la plupart des grandes villes, notamment Valparaiso et Santiago. Un peu comme en Equateur, c’est le relèvement du prix du ticket de métro qui avait mis le feu aux poudres. Je vous invite à lire la chronique en question dans mon livre. Encore une fois, même si j’éprouve une certaine difficulté à appréhender l’âme chilienne et à comprendre certaines caractéristiques de sa population, j’ai rencontré dans ce pays très proche de la culture européenne, des gens exceptionnels qui sont devenus, pour certains, des amis indéfectibles.

On ne voyage finalement que par les gens que l’on croise…

Tornade de sable en plein coeur de l’interminable désert chilien au nord du pays. D’impressionnants tourbillons de poussière sont soudainement générés par les vents souvent très forts. J’ai du traverser une de ces mini-tornades qui a coupé ma route après avoir changé de direction brusquement. En moto, à 80 km/h cela fait tout drôle. Impression de passer dans une machine à laver. Heureusement, sur ces routes interminables et désertées, aucun véhicule ne venait en face quand la bourrasque m’a envoyé sur l’autre côté de la route…