« Vivre loin de chez soi n’est pas à la portée de tout le monde.
Il faut avoir un grand cœur, assez grand pour emballer tout ce que tu laisses derrière toi :
Joies et peines, amis et amours.
Ce bagage du coeur bat même lorsque tu touches un sol qui ne t’appartient pas ou lorsque tu es allongé sur un matelas qui n’a pas ta forme et un oreiller inconfortable, et que tu regardes le plafond en te demandant où tu vas ?
Des amis qui ne sont pas les tiens, une ville qui n’est pas la tienne.
Tu dois avoir un grand cœur, si grand qu’il te permette de faire de nouvelles choses.
Un cœur qui craint parfois que les autres t’aient oublié, parce que le présent a pris le contrôle de leur vie.
Un grand cœur, mais pas trop fort… et c’est donc là que ça s’arrête.
Il est en état d’arrestation, il te confond et il ne sait pas qui tu es.
Alors tu t’allonges sur le matelas qui a maintenant un peu souffert de ton poids, l’oreiller est plus moelleux d’un côté et tu te demandes qui tu deviens, au-delà de te demander où tu vas ?
Car quand on part, plutôt que de se diriger vers un lieu, on part en direction de son propre destin.
Nous sommes faits d’une autre trempe, qui ne l’a pas vécu ne pourra pas le comprendre ! »
Charles Bernal
