Écrivain-voyageur n’est pas un métier facile.
Cela consiste à osciller en permanence entre les écrits vains d’un voyageur impénitent, et les kilomètres emplumés parcourus par un drôle d’oiseau migrateur.
À l’autre bout, l’éditeur conseille à l’aventurier-poète « lis tes ratures et tourne la page, délaisse cette existence qui n’est qu’une couverture! »
Franchement! Ce n’est pas un métier. C’est une profession de foi. Et pour les plus chanceux, une profession, des fois…
A moins que tout cela ne finisse par une tranche de vie assagie, sur l’étagère bien rangée d’une bibliothèque du bout du monde.
Toujours est-il que je n’ai qu’un seul aveu à faire: le plus beau pays que j’ai jamais traversé, dans lequel j’aimerais vivre jusqu’à mon dernier souffle, porte un joli nom: la langue française.
Son vocabulaire constitue son imposante histoire.
Sa grammaire, sa vivifiante géographie.
Le livre le plus utile que j’ai toujours sur moi, mon vade-mecum: un passeport de saute-muraille.

