Le Minas Gerais est un état situé dans le centre du Brésil, au Sud-Est du pays, dont la capitale porte le joli nom de Belo Horizonte. Cet état, plus vaste que la France, est surtout connu pour ses villes coloniales pleines de charme fondées au XVIIIème siècle, à l’époque de la ruée vers l’or. Rues pentues au pavement d’époque bordées de maisons colorées, portant les stigmates d’une lente décrépitude, multitude d’églises baroques où le sculpteur Aleijadinho exprima tout son talent, sans compter les manoirs et bâtiments subtilement ouvragés.
Le Minas Gerais est un état injustement méconnu où s’enchaînent, au fil des routes qui serpentent vers la capitale, des paysages vallonées, succession de vallées domestiquées et laborieuses, et de montagnes encore sauvages et densément arborées. Le Minas Gerais est loin des sentiers battus du tourisme international, tout accaparé par la notoriété de la côte atlantique, des longues plages de sable blanc qui font la réputation du Brésil et par les villes dont l’exotisme des noms peuple l’inconscient collectif : Rio de Janeiro, Sao Paulo, Recife, Salvador de Bahia, ces huit mille kilomètres de côte où se concentre l’essentiel de la population brésilienne.
Une autre raison de visiter cette région et l’une des composantes essentielles de sa notoriété est l’Institut Inhotim, le plus grand musée à ciel ouvert du monde, fondé dans les années 80 par Bernardo Paz, un magnat de l’industrie du minerais de fer, devenu philanthrope et collectionneur d’Art. Le site d’Inhotim couvre plus de 1000 hectares dont 110 sont accessibles au public, sous la forme d’un immense et superbe jardin botanique dans lequel s’égrènent des nombreux pavillons et centres d’Art Contemporain. La visite d’Inhotim justifiera bien sûr une chronique à part entière et une ribambelle de photos. A suivre…
Bien sûr, j’ai adoré cette dizaine de jours passée à découvrir toutes ces villes, au fil des kilomètres, vestiges d’un passé glorieux désormais évanoui, et la beauté des jardins luxuriants, à la végétation foisonnante d’Inhotim qui vaut franchement le voyage. Mais pour rien au monde, je n’aurais troqué les trois heures que j’ai passés à arpenter les sentiers biscornus d’une plantation de café, dissimulée sur les pentes de l’arrière-pays, entre des villages perdus au milieu de nulle part.C’est un véritable apprentissage que je pratique désormais depuis quatre ans mais qui à chaque fois me ravit et m’apporte une joie inégalable. Il suffit que je me pose quelque part, que je suspende le temps, ralentisse le rythme effréné du voyage et parte explorer les environs, pour me retrouver dans le plus incroyable Centre d’Art Contemporain au monde, bien plus vaste que mille Inhotim réunis, plus animé et plus garnis de chef d’œuvre que tous les musées du monde, je veux parler bien sûr d’un simple coin de Nature. A chaque fois, il me faut plusieurs jours pour me remettre véritablement d’une telle expérience. La créativité du monde et la beauté insensé du monde végétal, les couleurs enjôleuses des fleurs au sommet de leur épanouissement, le prodigieux génie du vivant, cette leçon gratuite et infinie d’une nature généreuse qui tentent de nous enseigner le respect de la diversité, la coopération fructueuse entre les espèces, la complémentarité féconde entre la force et le subtil, entre le solide et le fragile, comme des épousailles royales entre une écorce et un pétale.































