Voilà un petit test pour savoir si vous êtes Zen et si vous êtes Maître de votre temps. Si tel est le cas, je vous félicite car nous ne sommes pas beaucoup sur cette terre à avoir un tel Super pouvoir.
Si vous consacrez les prochaines 52 secondes à ce qui va se passer sur votre écran, en ayant fait le vide dans votre esprit, en vous déconnectant de tout ce qui vous entoure, en ayant créé les conditions pour n’être plus qu’avec vous-même en silence et en parfaite sérénité, vous êtes digne d’intégrer la famille Marvel !
Ne faites ce test que quand vous serez prêt(e). Remettez à plus tard s’il le faut. Peu de gens le réussissent. Ne vous surestimez pas;-)
Alors bienvenu(e) au Mozambique. Laissez-vous dériver au rythme du courant. Observez, ressentez ce temps qui soudain se ralentit. C’est le temps du fleuve. Le temps de l’Afrique. Ici, il est 6h17 du matin.
Et chez vous?
Alors? Vous êtes parvenu(e) au terme des 52 secondes, sans penser à autre chose? Soyez honnête! J’attends vos commentaires…
Désormais, repensez à cette expérience quand vous direz à quelqu’un : « attends une minute! »
Il n’y a rien à attendre. Juste entendre le coeur qui bat à l’unisson du monde. Vivre, rêver, partager. Voyage intérieur. Voyage au bout du monde, c’est pareil. Il n’y a pas une minute à perdre. Ni une minute à gagner. Il n’y a pas. Il y a. Il est l’heure de respirer.
Francis, qui t’embrasse!
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Toujours si juste et bien ourlé;-)
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En écho de ton message, quelques lignes relatives au Mékong et à une expérience dans le Nord de la Thaïlande :
« Assis face au Mékong, je regarde l’eau immobile. Absence d’écoulement. Ou presque. Lent, si lent. La chaleur est moite, si moite. L’air est dense, si dense. Les nuages eux-mêmes ne bougent pas, ils hésitent à déverser le trop plein qui les habitent. Un jonque glisse, un tronc la suit, puis un bouquet de lianes. Leurs légers déplacements – non pas une course, mais une procession rituelle où chacun respecte sa place et garde ses distances – apportent un peu de vie à la nature morte qui me fait face.
Sur l’autre rive, les collines du Laos. Langueur des contours, densité uniforme du vert qui les habillent, immobilité yogique de chaque détail, elles composent un arrière-plan qui entre en résonance avec le maître des lieux.
À leur pied, une route surligne la délimitation entre le vert et l’eau. De temps en temps, y cahote une camionnette ou pétarade une mobylette. Inopportunes et inutiles perturbations.
Sinon rien, sauf le silence et le vide. Pas de palpitation, presque pas de pouls. Sur le miroir que je tends au paysage, une bribe de buée se dépose. Vivant. Un peu. Si peu.
Mais pas fragile pour autant. Au contraire. Puissance du fleuve énergétiquement ancré dans le paysage. Un Bouddha aquatique, liquide, connecté depuis des millénaires aux mêmes racines. Et pour des millénaires encore. Rien n’a changé. Rien ne changera.
Tout en surfant des pages du livre posé sur mes genoux aux vagues absentes du paysage, je m’abreuve de calme, et bois l’énergie du moment présent. Ma présence est insignifiante et sans effet. Sauf sur moi. Acteur spectateur, action paradoxale, agir dans le non agir. »
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Magnifique! On y est;-)
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Thanks 🙂
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Merci ! « Par à-coups et par glissements
Par envols et par piétinements
Par chemins et par chimères
Par rythmes et par remous
Par avenir et par souvenirs
Nous creusons nos sillages
Nous brassons nos destins
Tandis qu’à la dérobée
Le Temps
Nous entraîne
Vers les rivages de l’éveil
Ou l’océan d’oubli
Ce temps
Tisserand d’un rébus
Sans fil et sans trame
Dont nous ignorons
Le dessein et l’issue. »
(Andrée Chedid)
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