(Photos à la fin de cette chronique…)
Après avoir quitté Johannesburg vers dix heures et accompli sept heures de voyages en direction du sud sur des autoroutes d’un ennui sans nom, après avoir franchi sans que l’on me contrôle, le barrage de police installé à toute les entrées et sorties de la Province de Bauteng, censé contrôler les allées et venues en dehors de ce territoire, autorisées uniquement pour motifs impérieux, afin de faire respecter les restrictions de circulation dues à la troisième vague de contamination, j’arrivais enfin au pont de Maseru qui marque la frontière et l’entrée au Lesotho.
Je n’aime guère arriver à la tombée de la nuit dans un pays, qui plus est par la route, car on se repère mal, la plupart des lieux sont fermés, ce qui rend toujours plus compliqué le changement de devise, l’obtention d’une indispensable carte SIM locale et un éventuel ravitaillement en nourriture. Étant seul, la nuit est toujours plus dangereuse et accentue la vigilance indispensable ainsi que les mesures de précaution à adopter.
Le passage en douane se fit comme une lettre à la poste. Expression pour le moins incongrue qui signifie qu’elle s’est faite rapidement et efficacement. Nous la devons certainement à quelqu’un qui n’a jamais dû s’acquitter d’une telle besogne et qui n’est jamais allé attendre son tour dans un bureau de poste, en faisant la queue entre un râleur invétéré et un incapable congénital, d’autant que cette expression remonte à une époque où les postes n’étaient pas encore équipées de balances-affranchisseuses autonomes…
Bref ! Vingt minutes montre en main durant lesquelles on regarda mon passeport d’un œil distrait, on le tamponna mollement pour enregistrer ma sortie d’Afrique du Sud et me souhaiter la bienvenue au Royaume dans le cielcomme se surnomme lui-même ce petit bout de royauté. On ne me demanda même pas ce que je trimballais dans ma voiture, ni même les papiers du véhicule. Si j’étais Roi du Lésotho, je demanderais tout même qu’on mette un peu plus de sérieux et d’apparat pour faire respecter mes prérogatives royales, en commençant par mon intégrité territoriale, tout en ayant conscience qu’il ne faille rien faire pour décourager le rare touriste qui pointerait son ombre à l’entrée du royaume.
Dès la sortie du poste frontière, j’achetais une carte SIM du principal opérateur local, Vodacom, le même que j’utilisais à Johannesburg, sans doute rassuré par cette référence antérieure, par le fait que je sentais l’ombre planante du géant des Télécoms Vodaphone, mais surtout par le fait que le bougre dépenaillé qui me proposait cette carte « à la sauvette » et un peu de crédit pour pouvoir communiquer, était le seul vendeur aux environs qui fasse tant soit peu son métier. Toutes les baraques en tôle ondulée, arborant ostensiblement le logo Vodacom étaient bouclées à cette heure. Je ne suis pas sûr que le Président de cette multinationale sache combien il doit à toutes ces petites mains qui, dans l’ensemble des pays en voie de développement dans lequel son entreprise opère, des centaines de milliers de petites fourmis travaillent et revendent des millions d’unités de communication, ou opèrent des transferts d’argents pour des milliards de dollars si on les cumule tous ! J’ai vu ces petites fourmis de l’économie œuvrées dans la plupart des pays dans lesquels je suis passé, se situant en dehors des grands circuits officiels régis depuis un siège social américain ou européen. J’ai vu ces vendeurs du coin de la rue, sans formation ni étude, ni contrat ou semblant de plan d’intéressement mais avec courage et toujours cette lueur d’espoir dans les yeux, car leur survie quotidienne en dépendait, proposer ces services qui sont désormais le sang de toute société : la communication et l’argent.
Loin des Conseils d’administration du monde moderne, des prestigieux Boards of Directors, loin de la cellule capitonnée dans laquelle la Reine des fourmis pond ses directives et assure la pérennité du business, les millions de fourmis ouvrières du monde entier continueront de fourmiller dans l’ombre et d’ignorer que la commission misérable qu’elles empochent, à un poste frontière du Lesotho, paient en partie le gasoil du yacht d’un Tycoon des Télécoms et les flots de champagne qu’il fait pleuvoir sur ses invités pour fêter la 5G.
En ce qui concerne l’argent, je me doutais bien que je ne pourrai guère payer en carte au Lesotho, comme c’était d’usage chez sa voisine moderne et développée. Toutefois, la chance que j’avais en pénétrant dans ce petit pays totalement enclavé au milieu de l’Afrique du Sud, dont la devise est le Loti, c’est que celle-ci est à parité avec le Rand sud-africain et que l’on peut indifféremment régler les achats en Loti ou en Rand, solution intelligente et pragmatique pour une économie de deux millions d’habitants, noyée au milieu de cinquante-cinq millions de sud-africains.
Considérant être bien loti avec mon lot de rands dans ma poche, je sautais l’étape du change et me dirigeais vers le centre-ville de Maseru, dans l’espoir de me connecter et de trouver le chemin d’un guesthouse que j’avais pris soin de réserver en chemin, afin de ne pas avoir à errer au hasard des hôtels, à la nuit tombée et dans un pays qui m’était pour l’heure, totalement étranger. Il sera bien temps d’improviser par la suite ou de me laisser mener par mon intuition et mes envies de bifurcations…
Je passe sur la recherche dans l’obscurité presque totale du petit ustensile pointu qui permet d’extraire la carte SIM du téléphone. Je l’avais naturellement rangé en lieu sûr, à un emplacement logique, anticipant bien ce genre de situation, mais il fallut que je me rende rapidement à l’évidence : j’avais plein de lieux logiques et sûrs dans lesquels j’avais pu le ranger.
Bingo ! Après cinq minutes à bougonner dans le noir contre moi-même, je mettais enfin la main sur le porte-clés qui me servait de coupe-cigare auquel je savais que le fautif était suspendu. Ouvrir le tiroir de l’iPhone, ne pas trembler ni penser que j’ai deux heures de retard sur l’heure d’arrivée annoncée au guesthouse – cela rajouterait un stress totalement inutile et contre-productif, extraire la carte SIM sud-africaine avec une précision chirurgicale, ne surtout pas la perdre car j’en aurai besoin à nouveau d’ici une dizaine de jours, la poser délicatement sur l’accoudoir central tout en me demandant dans quel lieu sûr et logique je vais pouvoir la ranger afin de le retrouver facilement. N’ayant pas d’infirmière à mes côtés à qui je puisse demander de me passer le bistouri, dans de telles circonstances, pour extraire la minuscule carte SIM de son cadre de plastique, je dus me débrouiller seul et parvenir à la mettre dans le bon sens avec ce manque total de visibilité, puis réinsérer le petit tiroir dans le téléphone en imaginant être désormais connecté.
Erreur ! Une carte SIM, dans ces pays-là, n’est qu’un objet inerte et vaguement intelligent qui sait vite reconnaître qu’aucun crédit de communication ne figure de manière native sur le compte et c’est la raison pour laquelle il convient d’acheter des minutes d’appels ou de connexion en supplément afin de charger la carte. J’avais donc en ma possession un minuscule ticket de 20 rands acheté en même temps que la carte au jeune vendeur à la sauvette. J’avais pris le minimum en me disant que si je me faisais arnaquer, je ne perdrais pas grand-chose, vingt lotis représentant l’humble somme de 1,18€, à laquelle il fallait rajouter l’équivalent pour le prix de la carte SIM. Pour trois euros et trente-six centimes, je ne prenais pas un grand risque et demandais juste de pouvoir m’orienter jusqu’à mon lieu d’hébergement situé à huit kilomètres du centre-ville et à passer éventuellement un appel si je venais à me perdre.
Encore fallait-il à ce stade être capable d’activer la carte, de connaître pour cela le code qu’il me fallait saisir sur le téléphone pour ouvrir le menu interactif me proposant toutes les options possibles, gratter avec l’ongle ou une pièce de monnaie l’emplacement sur la carte qui dissimule le long numéro qu’il me faudra saisir pour activer les vingt lotis de crédit, comme on le ferait avec un billet de loterie, puis être capable de déchiffrer ce minuscule numéro de quatorze chiffres dans la pénombre la plus complète.
Je me dirigeai donc vers le centre-ville histoire afin d’avoir une bonne couverture réseau et m’arrêtai dans une station-service, étant par excellence le lieu où l’on est censé rendre des services. Je demandai de l’aide à un des pompistes, lui expliquant que je venais de débarquer, d’acheter une carte SIM au coin de la rue, mais que j’ignorais mon numéro de téléphone (ce qui n’était pas le plus urgent à cet instant car je n’avais nullement l’intention de m’appeler). Mais j’ignorais surtout le code qu’il faut composer chez Vodacom Lesotho pour activer ma carte, accéder au menu et pouvoir la créditer des quelques lotis que j’avais acquis avec mon ticket prépayé et grattable.
Ce fut l’occasion de découvrir un premier exemple de la gentillesse des habitants de ce pays, qualité qui sera maintes fois confirmée par la suite, dès que j’aurais besoin d’un service ou d’un renseignement.
Mon sympathique pompiste s’empara de mon téléphone, tapota le *100*01# comme si c’était lui qui avait inventé ce code insensé pour Vodacom Lesotho, puis il s’orienta avec une dextérité étonnante dans le menu en français pour sélectionner, à ma demande, un bundle exclusivement de datas (J’étais visiblement tombé sur le ministre des Télécommunications, déguisé en pompiste à ses heures et parfaitement polyglotte !)
Je parvins dès lors à me connecter à Google Maps après avoir remercié mon nouvel ami et l’avoir béni sur huit générations pour sa gentillesse et son aide précieuse, tout en me disant que mes chauds remerciements contribueraient à l’amélioration de l’image peu reluisante des touristes dans tout pays africain, le Lesotho ne devant pas faire exception, et facilitera sans doute un jour prochain, le sort d’une autre âme en déroute qui demandera, à son tour, un service à ce jeune homme. Le ministre des Télécommunications du Lesotho, ravi de m’avoir prêté main forte, s’en retourna à son job de couverture et alla servir ses clients, comme si de rien était.
Mais les dieux n’en avaient pas fini pour autant avec moi qui rêvais de retrouver mon lieu d’hébergement, que j’imaginais chaud et douillet, après ces harassantes heures de route. Impossible de trouver la localisation du fameux Lion Rock view guesthouse sur Google Maps, Waze ou mon GPS Garmin. Je ne pensai pas à cet instant à essayer aussi l’application Maps.me, dont tous les voyageurs me ventent les mérites depuis trois ans que je vagabonde de par le monde et que je n’ai jamais utilisée. C’est idiot car j’avais bien pris le soin, avant de partir de Johannesburg, de télécharger l’ensemble des cartes de l’Afrique australe, afin de pouvoir m’orienter en absence totale de réseau télécom.
Comment faire ?
Je parvins à joindre la propriétaire du guesthouse et à lui expliquer brièvement le problème, quand la communication coupa brusquement, mon téléphone affichant un insultant message : Out of credit !
Un appel entrant s’afficha alors sur mon écran et, n’ayant pas eu encore le temps de me faire suffisamment d’amis dans ce pays, je me doutai instantanément qu’il s’agissait de la propriétaire qui me rappelait. J’avoue avoir eu l’idée saugrenue, durant une fraction de seconde, qu’il eût pu s’agir de mon ami de la station-service, qui était à quelques mètres de moi, mais je ne crus pas ce pays, réputé sous-développé, capable de bénéficier d’une technologie si avancée qu’elle permette à un employé de station-service de téléphoner avec un pistolet d’essence ! A moins, bien sûr, qu’il se fût agi du ministre des Télécommunications en personne qui procédait à une étude de faisabilité technique et d’évaluation du potentiel marché d’une telle innovation. Les indices commençaient à converger sérieusement.
Toutefois, dans le doute, je décrochai et tombai sur Christina, propriétaire d’un charmant guesthouse parfaitement introuvable, qui me demanda où je me trouvais. J’eu envie de lui poser exactement cette même question qui m’accaparait depuis une bonne demi-heure, mais mon sens de l’humour commençait sérieusement à s’éroder.
« Dans Maseru, dans une station-service… » ne parut pas lui être d’un grand secours, si bien qu’elle me demanda de lui passer un des employés de la station-service. Qui de plus avisé que le ministre des Télécommunications pouvais-je lui passer à cet instant ? Je tendais donc mon téléphone à mon ami et ils discutèrent en sesotho, la principale langue locale (l’autre étant l’anglais). Les Sothos, ethnie majoritaire, ont donné leur nom au pays.
Je repris Christina en ligne et elle me demanda de ne pas bouger, qu’elle envoyait Mpota, son mari me chercher et qu’il serait là dans quarante minutes car c’était l’heure des embouteillages. Les choses semblaient progresser mais visiblement pas aussi vite que je le souhaitais dans mes rêves les plus fous.
Alors que j’avais garé mon 4×4 pour ne gêner personne et faire un petit somme bien mérité en attendant Mpota, deux autres employés de la station vinrent taper à ma vitre. Ils m’expliquèrent qu’ils pouvaient m’aider, qu’ils n’habitaient pas très loin du quartier où je souhaitais aller. Je ne compris pas toutes les subtilités car leur anglais approximatif ,noyé dans un fort accent lesothien, mâtiné de quelques mots en sesotho, eut tôt fait de me perdre. Je cru d’abord qu’ils tentaient de m’expliquer qu’ils savaient où se situait le guesthouse, et qu’ils me proposaient que j’emmène l’un des deux acolytes en voiture, servant pour l’occasion de taxi et me faisant miroiter qu’il me rapprocherait du lieu. Je refusai et leur dis que je j’attendais là qu’on vienne me chercher. Ils me demandèrent le numéro de Christina pour arranger le coup et clarifier leurs intentions. Celle-ci m’expliqua au terme de leur conversation que je pouvais leur faire confiance. L’un monterait avec moi pour me faire la causette en sa langue parfaitement incompréhensible et nous suivrions le second, visiblement le plus dégourdi, qui disposait de sa propre voiture. Je compris alors qu’il ne s’agissait pas pour moi de faire le taxi et qu’aucune arnaque ne motivait leur proposition. J’étais juste avec deux garçons d’une extrême gentillesse, hospitaliers en diable, qui se proposaient tout bonnement de m’aider, après avoir communiquer avec les propriétaires et avoir convenu d’un lieu de retrouvaille à mi-chemin, afin que tout le monde y trouve son compte et que je sois rapidement sorti d’affaire. Avant de nous envoler, j’allais glisser un petit billet à mon camarade ministre, en le remerciant à nouveau. Je savais bien que la solde d’un haut fonctionnaire d’état en Afrique ne devait pas être mirobolante, sinon, comment expliquer la corruption galopante qui gangrène l’immense majorité des gouvernements et appareils d’état africains ?
En chemin, nous parlâmes avec mon nouvel ami au prénom imprononçable et facilement oubliable, de tout et de rien. En réalité, nous parlâmes surtout de Rien car les vocables que nous partagions en commun, pour nous comprendre, ne devaient guère excéder ceux dont disposent deux enfants de deux ans et demi fraîchement rentrés à la crèche…
Nous retrouvâmes le mari de Christina à un carrefour, après un interminable ruban d’embouteillages qui serpentait jusqu’aux faubourgs de la capitale. Nous nous saluâmes comme il convenait en nous souhaitant mutuellement bonne chance et je suivis Mpota durant un bon quart d’heure, jusqu’à ce qu’il bifurque sur un chemin de terre complètement défoncé et que nous aboutîmes au guesthouse, le Lion Rock View, perdu au bout d’une piste ressemblant à un champ de mines, après une progression chaotique et hasardeuse dans une nuit parfaitement caverneuse. Comment voulez-vous qu’un GPS, doté d’un algorithme conçu sous un beau soleil californien, dans un des états les plus organisés au monde, puisse se retrouver dans un tel jeu de piste africain ?
J’étais bien évidemment le seul client de l’établissement. J’eus le privilège de choisir ma chambre. Je pris celle qui me parut la plus cosy, si cet adjectif méritât de s’appliquer aux talents décoratifs très personnels de Christina, mais surtout l’une des plus petites car mon cerveau évalua rapidement le froid polaire qu’il faisait dans toute la maison et le peu de vaillance que semblait avoir le maigre radiateur électrique qu’on me présenta comme la solution miracle à mes craintes exprimées de mort par congélation. Bien qu’aucun diner n’eut été prévu dans les prestations du lieu, Christina céda à ma demande et me concocta un excellent poulet-frites, peu créatif mais dont j’aurais vanté sincèrement les mérites à tous les guides gastronomiques de la Terre, tant j’avais l’estomac dans les talons !
Le couronnement absolu cette soirée survint quand, après avoir demandé s’il était envisageable de commander une bière, expliquant que je sortais d’une période de trois semaines durant lesquelles je n’avais pas bu une goutte d’alcool, en raison de la période de prohibition totale imposée par l’Afrique du Sud dans le cadre des mesures Covid.
Je vis arriver, en guise de réponse avec mon poulet-frites-salade, six grandes canettes de Maluti bien fraîches, la bière locale. Plus qu’il n’en fallait pour oublier le froid de canard qui régnait dans toutes les pièces de la maison (il faisait -4 degrés dehors et les maisons ne sont en général pas chauffées ni bien isolées) et fêter en tête à tête avec moi-même mon arrivée dans ce nouveau pays d’accueil, particulièrement accueillant !
Mes hôtes s’étant retirés, je restais sur mon lit, emmitouflé dans une couverture et attendant que le petit convecteur, aidé d’un second que j’étais allé faucher dans une chambre, fasse son boulot contre le froid avec la même vaillance qu’une frêle bougie qui s’attaquerait toute une nuit aux ténèbres, afin de laisser le soleil se reposer de toute cette énergie dépensée durant le jour.
Alors que j’attaquai la seconde cannette de Maluti en attendant que l’alcool s’empare de moi et me fasse oublier ce froid mordant, je me mis à penser à cette vie d’errance pour laquelle j’avais opté, à ces mois passés en France durant les divers confinements, hébergé par des amis très chers, avec la même gentillesse que celle dont j’avais reçu des preuves ce soir, de la part de parfaits inconnus, dans cet autre coin du monde. La gentillesse serait-elle la plus belle preuve d’humanité, l’indice que tout n’est pas encore perdu ? Tant que cette devise continuera de s’échanger dans le monde entier, sans frais ni intérêt, sans raison ou motif, de l’or qui s’écoule du cœur au cœur à la bourse des jours, comme des sourires en petites coupures ou des gestes gratuits pour « Livré à… ? », l’espérance sera parmi nous !
Heureux de ces premières heures dans mon nouveau pays, heures plus étonnantes qu’à l’accoutumée mais oh ! combien riches d’enseignement, je songeai à ces mots d’Emil Cioran, que je relus avant de sombrer dans le sommeil :
« Assiégé par les autres, j’essaie de m’en dégager, sans grand succès, il faut bien le dire.
Je parviens néanmoins à me ménager chaque jour quelques secondes d’entretien avec celui que j’aurais voulu être. »


























En compagnie d’un merveilleux petit Defender 90 très heureux de se dérouiller les jantes.
Yes Tim. « Diflock & Low range » 😉