Nuit blanche en Argentine

Comment peuple-t-on une longue nuit d’insomnie ?


On écoute dans le noir des émissions de radio. 
On y apprend de jolies choses.
On voyage dans des voix qui nous mènent à la nôtre, qui creusent en nous ou nous transportent ailleurs.

On entend alors, dans le silence des heures libres, notre petite voix intérieure.
Ne dit-on pas qu’il faut savoir s’écouter ?



On s’y tricote des émotions. 
On réfléchit à sa vie. On pèse le pour, le contre, on évalue la distance, on mesure les regrets, les occasions manquées.



On sort dehors, dans la douceur de la nuit argentine.
On regarde l’immensité du ciel. L’infinité d’étoiles dont le souffle ne nous atteint que par leur scintillante beauté.
On prend conscience de notre solitude, écrasée dans un tout petit recoin de l’Univers, tournoyante sur un bout de caillou bleu peuplé de milliards de rêves et de désirs.



On rentre, après s’être perdu dans la Voie lactée, après avoir cherché vainement sa bonne étoile.
Les heures passent lentement.
La nuit semble figée, à jamais.
On écoute le silence alourdit par la présence muette de centaines de personnes alentours. Le silence peuplé d’une résidence n’est pas le silence pur du vide sidéral.
C’est un silence habité qui prend la voûte céleste pour une salle de cinéma. Cette nuit, avec ses grands airs d’opéra muet, il faut l’occuper. 


Alors on pense aussi à son existence. Certains pensent au choix de vie singulier qu’ils ont fait en envoyant tout valdinguer pour aller se réinventer une nouvelle vie au bout du monde. Ce que d’autres, qui en rêvent secrètement, estiment très courageux ou enviable.

Enfin, c’est ce qu’ils disent…
Je n’y vois qu’une bonne dose d’inconscience, une boulimie de nouveautés et une manière de mener sa vie, sans concession ! 



On moissonne les mots murmurés par des voix magiques et si proches dans le casque.
Cette nuit, mon butin est mirifique. J’ai des rires et des larmes dans le baluchon fatigué de mon crâne.
J’ai chapardé deux mots que je vous offre, après mon tour de guet sur les remparts de cette nuit échancrée.
C’est un acteur français, un homme lucide et engagé, Vincent Lindon qui les a prononcés, avec sa vibration si humaine, ce timbre viril et touchant à la fois. Je me suis contenté de les sortir de leur contexte, de les cueillir comme deux fleurs timides dans l’obscurité mais qui annoncent, avec tambours et trompettes, les jours à venir. 



Qu’ils soient une prophétie sincère pour nos projets les plus fous. Après tout, on a le droit d’exiger la Lune.

Cette paire de mots étoilés, c’est :



« …beaux jours… » 



Je vous souhaite des « beaux jours » à venir.

Je vous souhaite de les compter et de vous perdre dans leur nombre et dans l’insouciance d’un printemps retrouvé. L’existence entière ne devrait être qu’un printemps bourgeonnant !

Je vais essayer de retrouver mon sommeil qui doit être quelque part en mille morceaux.

Il est ‪4h39 du matin. 

Les oiseaux viennent de se réveiller…Ils vont prendre le relais.

Bonne journée, faites de beaux jours, amis humains !

Publié par

Entrepreneur, écrivain et globe-trotter. L'homme le plus léger, le plus libre et le plus heureux du monde;-)

2 commentaires sur « Nuit blanche en Argentine »

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s