Sur tes pistes embrochées de soleil, dans tes terres brunes de caillasse ébouriffées d’herbes folles, j’ai appris à me taire et à écouter, religieusement, ce que nous enseignent tes chapes de silence.
Tu m’as enseigné avec une patience immobile comment condenser en quelques mots toute la densité d’un ciel étoilé enveloppé d’un silence impalpable.
Dans les yeux d’une jeunesse assoiffée d’avenir ou dans l’attitude méfiante, empreinte d’une sagesse millénaire, de tes tribus pour qui la solidarité et l’esprit de clan sont des gages de survie, tu m’as montré le chemin vers moi-même.
J’ai épuisé mes nuits insomniaques sous tes ciels constellés et accroché mes espoirs à tes lunes tantôt souriantes et parfois pleines, qui pactisent depuis des millions d’années, sans relâche, avec un soleil sans pitié.
Toute cette poussière de latérite avec laquelle tu fardes tes paupières pour me faire les yeux doux, qui m’oblige chaque jour à démaquiller ma voiture après avoir arpenté tes courbes et tes secrets.
J’ai aimé ces dessins millénaires que des chamans ont tatoué sur ta peau basaltique, dans le creux de tes cavernes oubliées, cavités esthétiques et accueillantes, accrochées à tes flancs. Tu es une femme-musée à ciel ouvert, un témoignage vibrant des peuples premiers.
J’ai appris à voir dans tes innombrables déserts, derrière l’apparente aridité et l’inertie de tes paysages assoiffés, une faune prolifique et ingénieuse, qui nous enseigne les plus belles leçons de vitalité quand celle-ci se fait résistante et magnifiquement combative.
Tu es cette femme de peu, discrète et prolifique à la fois, qui recèle d’innombrables trésors, offrant ton insondable diversité à celui qui sait ralentir, t’observer, en se calfeutrant dans tes silences, dans le vide apparent d’un temps dénué d’événements spectaculaires.
Et que dire de ta végétation à l’apparence hostile ? Tu es cette princesse aux allures de sorcière dont les ongles longs et pointus se sont faits épineux, afin de griffer notre peau de voyageur empressé, lacérant le derme d’un tourisme mondialisé.
Ma belle Namibie, je viens à peine de te rencontrer, que je suis déjà éperdument amoureux de tes charmes, de tes invitations à explorer tes recoins insoupçonnés, dont les couleurs et les énergies dansent magnifiquement avec les aubes et les crépuscules.
Tu es éternelle.
On voudrait t’habiter mais on ne fait que passer, comme des insectes éphémères butinant des fleurs splendides de ténacité qui renaîtraient chaque matin depuis la nuit des temps. Tu es le boudoir du monde dans lequel une nature apparemment assoupie nous en fait voir de toutes les couleurs.
Sur tes monts orangés, dans tes savanes blondes, par-delà tes déserts blancs et tes dunes rougeoyantes, tu es un condensé de la beauté du monde et la preuve vivante que les Dieux sont des peintres autant que des sculpteurs, observant ces visiteurs fugitifs et présomptueux que nous sommes, qui se contentent de passer alors que tu nous invites si magnifiquement à demeurer.










































Superbe texte ! L’un de tes meilleurs…
Merci
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Merci JP!
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Vos images et vos textes sont un vrai régal. Merci
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🙏😉🥂
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merci pour ce partage avec de lumineuses images ! ton voyage aurait été le prétexte à un documentaire tout autant lumineux !…
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Il me faudrait un sponsor;-) Dieu! Que je suis provocateur…
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Un somptueux chant d’amour et des images lumineuses. Je retrouve la Namibie que j’avais aimée il y a vingt-cinq ans. Merci.
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Superbe…
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Merci merci merci quel pays ensorcelant par sa beauté aussi rude que magique qui nous ouvre le Coeur ❤ . MERCI pour cette belle envolée lyrique 💛💙💛💙💛💙🍷👍 Lumineux cheminement 🌛💥🌛💥
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Mon cher Fred , Bom dia depuis l’aéroport de Porto Alegre, en attente vers SaoPaulo, puis Paris , je viens de te lire. Magnifique déclaration d’Amour.Pour une fois que c’est toi qui se fait séduire sur une terre de femmes qui en a bien vu d’autres. Car il en faut dans les paysages , comme dans les plis de toutes les caresses dont tu as honoré, la peau ombrée ou pas de tes gazelles ou lionnes du sex-tuple appeal sous le charme du DonJuan , jamais …masqué que tu as toujours été ! Et je ne parle pas des girafes , tigresses ou hyènes apaisées de leurs poussées de chaleur à la vue de ta Lady sur 4 roues annonçant ta présence précédée de ta réputation du blanc atteint de Namibie(nne) foudroyante !! Fais attention à l’invitation qu’elle te fait de demeurer si magnifiquement en elle .Tu vas trop nous manquer, definitively ! Abraços très fortes, amigo Alain
Envoyé de mon iPhone
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J’adore;-) Bon retour chez les gaulois;-)
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Un texte magnifique pour exprimer l’amour d’un pays. Les voyageurs rencontrés avaient les yeux pétillants, un regard envouté pour exprimer ce qu’ils avaient ressentis en traversant la Namibie, mais les paroles n’avaient pas cette saveur. En te lisant je comprends mieux ce regard et le manque de mot. Il faut avoir une âme de voyageur et poète pour trouver les mots justes. Merci !!!
Take care of you!!!
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