Un coeur au bout du monde

On n’encage pas l’amour.

On le laisse survenir sans l’attendre.

Juste bercé par un temps incertain

Comme une brise caressant le moindre espoir.

L’Amour est facétieux et une lumineuse surprise.

Il se balance comme une sculpture de cristal 

Au bout d’une ficelle dans la fragilité des jours.

Hésitant, aguicheur, tournoyant sur lui-même.

Il est fou et illusoire de vouloir le capturer. 

Certains ont bien essayé de suspendre des cages à proximité.

Laissant la porte ouverte, dans l’espoir qu’il vienne naturellement s’y enfermer.

Mais l’amour, véritable et pur, ne se laisse jamais berner.

Il hésite. Il reste silencieux et discret. Il garde ses distances. Et en profite pour grandir, devenant plus subtil. 

Il prend parfois le chemin de l’amitié pour parvenir à ses fins. Nul ne le voit avec discernement tant qu’il n’a pas choisi de se laisser cueillir.

On vit, on rit et on espère. 

On ne sent pas sa présence.

Il avance vers nous sur la pointe des pieds, 

Enveloppé dans sa musique silencieuse.

On ne sait jamais par où il va surgir.

Un regard plus appuyé qui devient éloquent.

Un effleurement de peau, le rythme du sang qui s’accélère et joue du tambour à nos tempes.

Un rire éclatant qui dissimule une secrète pudeur et un splendide espoir. 

L’amour rôde toujours en prenant son temps.

Il sait tout de nos paysages intimes. 

Des terrains vagues de nos anciens amours,

Les champs en jachère de nos vieilles histoires,

Et les décharges que l’on dissimule où rouillent lentement nos vieilles désillusions et nos espoirs perdus.

Il sait tout cela, mais il prend son temps. 

Il nous observe de loin, vivre et nous débattre dans des projets parfois sans lendemain

Où nous perdre auprès d’êtres sans la moindre lumière. 

Il sait que le temps de surgir n’est pas encore venu.

Il vient parfois, s’insinuant dans nos vies, au goutte-à-goutte. 

Comme un tic-tac annonçant l’heure des grands chamboulements.

D’autre fois, il déboule comme un tsunami, emportant tout sur son passage, 

Peu importe, quand il arrive, la vie entière change de couleurs.

Il se déguise en un doux parfum et s’insinue par nos narines soudainement flattées.

Il prend la forme d’un geste follement élégant ou d’une attitude bouleversante, qui nous dévore les yeux et nous embroche le cœur.

Ou, il surgit soudainement en chevauchant un baiser volé, une caresse sur la joue ou une main saisie et plus jamais lâchée. 

Peu importent le temps, le stratagème et la manière qu’il emploiera pour devenir, pour s’enraciner dans deux cœurs battants, pour s’épanouir, grandir, et devenir la plus belle promesse d’union entre deux êtres.

Il est la plus somptueuse expérience, la plus grande chance de liberté qui s’offre par magie, à deux êtres qui savent accueillir le miel de la vie.

Et moi, dans un jardin du bout du monde, en totale complicité avec le vieil arbre qui, a deux pas, héberge la blancheur immaculée de cinq cages patientant au bout de ses branches tordues et le rouge scintillant de trois cœurs de cristal qui dansent le tango dans le vent d’été, je pense à tout cela. A l’amour qui se dandine. 

Je suis plein de souvenirs et de si peu de regrets, plein de preuves de cette vie tambourinant dans mon cœur inassouvi, et empli de rêves encore à vivre, avec la sagesse d’un vieux singe et la ferveur d’un oisillon déployant ses ailles pour la première fois. 

Quelle magnifique journée !

Publié par

Entrepreneur, écrivain et globe-trotter. L'homme le plus léger, le plus libre et le plus heureux du monde;-)

3 commentaires sur « Un coeur au bout du monde »

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