J’ai vécu si longtemps dans des villes où la multitude était la règle, le nombre dictait mes jours au milieu du méandre des rues bruyantes et ma peine était Capitale.
Désormais, follement libre, j’avance sur le long ruban des jours insouciants.
Je butine des villages dénués de la moindre importance, où l’humain se fait rare, ayant déserté les campagnes pour aller se perdre dans le mirage des villes inhumaines.
Désormais, follement libre, je parcours des milliers de kilomètres qui meublent mes jours.
J’atterris souvent après des heures de perdition, des chemins de traverse sans soucis de l’horloge, n’ayant comme cap que mon obsession de découvrir le monde tel qu’il est, en arpenteur de la vérité des êtres et des lieux qui m’accueillent.
Désormais, follement libre, je me demande ce que serait le nomade sans ces milliers d’êtres sédentaires, qui s’enracinent dans ce monde en mouvement perpétuel.
Au fil des années, j’ai croisé tant de gens qui m’en ont fait voir de toutes les couleurs, des êtres sans substances, dévastés par des histoires inavouables…
Mais désormais…
Follement libre, ce sont des villes désertées qui me racontent leur glorieux passé, derrière leur façades de circonstance, tantôt repeintes et fardées comme des instagrameuses, mais souvent délabrées comme ces femmes ayant trop vécu, mais dont on tombe éperdument amoureux, et avec lesquelles on mériterait de finir nos jours…
Merci, Madame Sao Francisco do Sul de m’accueillir pour une nuit dans vos jupons de briques si joliment empilées, avec votre maquillage défraîchi de lendemain de fête, et dans votre morne solitude du petit matin dont je suis l’amoureux d’un jour.



















Quelles sont jolies ces vieilles façades !
Assurément, cela vaut le détour
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