Médina

Une heure à déambuler tranquillement dans la médina de Dakar, en pleine période de ramadan.

Une heure de sérénité joyeuse au milieu d’une vie trépidante et authentiquement africaine, sans croiser un toubab ou un expatrié.

Une heure à me laisser errer au hasard de ces rues rectilignes où une population dénuée de tous moyens, vit et survit en confiant à Dieu son sort terrestre et le salut de chaque jour!

Une heure à découvrir ce Dakar hors des sentiers battus ou des conseils touristiques locaux sur les lieux incontournables à visiter.

L’arrière-cour d’une capitale africaine, grouillante de vie et d’inventivité, de jeunesse et de débrouillardise pour aider Allah, dans son œuvre forcément miséricordieuse, le sachant débordé par l’ampleur de la tâche, à sortir enfin l’Afrique de l’ornière…

Alors, on trime, on vie, on mange, on palabre, on habite et l’on dort pour alléger le poids des soucis sur quelques mètres carrés de trottoir poussiéreux. La vie se déploie à même le sol. Cent métiers y fleurissent, souvent éparpillés, parfois regroupés par corporation. Ici, on fabrique, on vend et on consomme au même endroit. On n’a pas entendu parler de la mondialisation. On n’a pas attendu l’avènement d’un monde d’après pour comprendre qu’il faut produire et consommer local. De toute façon, on n’a guère l’espoir ni les moyens qu’il en soit autrement…

Je retournerai dans la médina pour prendre des notes, parler avec les habitants, écouter les artisans me parler de leur métier, m’assoir au coin d’une rue et regarder la rivière de la vie sénégalaise s’écouler joyeusement sous mes yeux complices…

C’est là, dans ce quartier authentique, où l’on perçoit mieux qu’ailleurs les pulsations cardiaques du pays, là où l’on ne s’étonne pas de voir un européen déambuler dans ce quartier ébène, comme si le blanc était finalement transparent, que naîtra certainement ma première chronique africaine.

Hier, pour la première fois depuis des mois, j’ai ressenti une évidence. Je savais que je me trouvais à l’endroit exact où je devais être. Quelle joie de retrouver ce sentiment d’exactitude que permet le voyage en totale liberté…

 

 

Publié par

Entrepreneur, écrivain et globe-trotter. L'homme le plus léger, le plus libre et le plus heureux du monde;-)

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