Les fées de serres

Ce qui frappe d’emblée quand on prend le temps de se promener dans les jardins ou les forêts calédoniennes, c’est la luxuriance de la végétation, la beauté et l’originalité de cette flore si prolifique. Le fait que de très nombreuses fleurs soient endémiques, n’existant que sur cette île du bout du monde, suffit à témoigner de l’esprit indépendantiste qui règne en Nouvelle-Calédonie. 

Les fleurs tropicales sont certainement l’une des plus belles odes que la nature ait composée. C’est une symphonie visuelle quotidienne. Une seule fleur, dès qu’on l’observe et s’y intéresse, peut absorber de longues minutes de la vie d’un homme. C’est un parfum de couleurs vives monté sur le piédestal de sa tige. Cette démonstration de beauté vive constitue, sans doute, le plus beau plaidoyer pour prendre soin de la planète et faire comprendre aux hommes, assoiffé de domination et de possession, qu’on peut jouir sans posséder et s’épanouir sans dominer !

Goûtant au bonheur de me retrouver pour quelques semaines dans cette serre à ciel ouvert que l’on prend pour un territoire français, je butine comme une abeille ces belles à louer et leur nom de cour. Nul doute que de gracieuses fées se soient penchées sur leurs berceaux tant le mélange de leurs formes, de leurs parfums, de leurs couleurs et de leurs histoires est magique !

Le Balisier. L’Aracée. Le Bec de perroquet. La Galanda d’Inde. L’Hibiscus dormant. La Rose de porcelaine. Le Passiflore. Le Volubilis de Tiéa. La Monette jaune. Tout voyage commence du bout des yeux…

Le Niaouli. La Liane jade. Le Gardénia. Le Rince-bouteille. La Fleur à diable. Le Tiare. L’Epine du Christ. Le Cœur de Marie. La Sensitive pudique, qui se rétracte quand on la touche. La Fleur de Gaiac. Le Frangipagnier. Les senteurs, comme les femmes autrefois, me mènent par le bout du nez.

Le Bougainvillée qu’on ne présente plus. L’oiseau de Paradis. La Lianne Aurore appelée la Flaming Trumpet par les anglo-saxons. Sans oublier l’arbre à Orchydées aux productions bien connues… La liste est infinie et à les énumérer j’ai l’impression de prendre en note des vers de poésie dicté par des millénaires d’histoire naturelle.

Et dire que sur la carte de visite de l’horticulteur-paysagiste responsable de cela, il n’y a qu’un seul mot et aucune coordonnée pour pouvoir le remercier.

Simple carte de visite au format bristol, comme un carton d’invitation au jardin d’Eden, avec cette inscription manuscrite:

Dieu…

Chapeau l’artiste!

Publié par

Entrepreneur, écrivain et globe-trotter. L'homme le plus léger, le plus libre et le plus heureux du monde;-)

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