
Il y a un moment où l’envol devient plus fort que tout! L’ailleurs plus réconfortant et accueillant que le cocon de nos habitudes rassurantes. Alors, on sort dehors et on découvre qu’un autre soi, qu’une immense partie de nous-mêmes nous y attendait déjà. On crie à tous ceux qui composaient le paysage de notre existence que l’on revient, qu’on en n’a que pour dix minutes, à la manière d’un type qui sort chercher un paquet de cigarettes au tabac d’en bas et qui claque la porte un peu trop fort, trahissant un enthousiasme coupable.
Et l’on ne revient jamais… Le monde est un immense tabac qui nous enfume le cœur, qui nous enivre les yeux, qui nous en met plein les poumons de cet air qu’on est parti prendre pour mieux respirer.
On vient de me diagnostiquer un problème respiratoire, une maladie « régénérative », ils appellent cela. Enfin ce n’est pas une maladie mais une « l’âme a dit »! Incurable. Mais je n’en suis qu’au début m’a dit le médecin qui a écouté les battements de mon cœur et le cri feutré de mes poumons.