Disparaître pour exister

Il faut quand même me reconnaître, ce matin,  un certain effort de camouflage pour me fondre dans mon environnement ! 

La capacité d’adaptation est la qualité primordiale qu’il faut développer pour aborder et parvenir à s’intégrer dans un nouveau pays.

L’humilité est à mon sens la seconde des qualités essentielles pour comprendre et épouser une nouvelle culture. 

Mettre de côté ses croyances et préjugés, éviter ce côté « donneur de leçon » que l’on reproche si souvent aux français lorsqu’ils voyagent dans un autre pays. 

Ils sont drôles les français. Ils passent leur temps à juger les autres pays à l’aune de leur belle France, à donner à l’envi leur avis, alors que personne ne leur a rien demander, tout en crachant sur leur propre pays dès qu’ils en ont l’occasion. Sylvain Tesson avait rudement raison lorsqu’il déclara qu’être francais, c’est vivre dans un Paradis où tout le monde se croit en Enfer. 

A croire que Jean Cocteau avait raison lorsqu’il comparait les italiens aux francais, en écrivant que « les italiens sont des français, de bonne humeur ! »

On leur reproche aussi leur hygiène. Allez savoir pourquoi !

J’ai rencontré un certain nombre de personnes qui m’ont parlé de la mauvaise réputation des français en terme d’hygiène. Il faut dire que les statistiques de ventes annuelles de brosses à dent et de petites culottes dans notre pays ne peuvent que leur donner raison 😉

Ne jamais oublier que c’est nous l’étranger, l’immigré, et que « les autres » sont chez eux, pas nous! Cela paraît si évident mais quand j’observe les occidentaux dans les pays africains que je traverse, je m’étonne toujours de leur comportement. Je parle bien sûr des touristes qui pensent que leur carte American Express et leur forfait « all Inclusive » leur donnent tous les droits. 

Il est évidemment difficile de se fondre dans le décor quand on est blanc, au cœur d’une Afrique noire qui s’avère le continent le plus coloré du monde, quand on vadrouille au volant d’un rutilant 4×4 au milieu de millions de personnes qui passent leur vie à marcher et n’ont comme rêve accessible que d’avoir un jour un vélo, cet outil de liberté et de transport.

C’est la raison pour laquelle la capacité d’adaptation est la condition première de tout contact, puis de toute relation ultérieure. Sourire, communiquer, s’intéresser, prendre le temps de palabrer, faire rire, poser des questions et écouter, être visiblement sincère. 

Il faut parvenir à passer la barre de la première impression que l’on produit chez l’Autre, qui est un mélange de curiosité, d’appréhension, de préjugés, de méfiance et de fascination. 

J’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes, de rappeler des évidences. Et pourtant… Quand je ne suis pas le seul blanc ou l’unique étranger dans les bourgades ou campagnes que je traverse, j’observe si souvent des gens empressés venus glaner quelques photos, qui iront moisir sur un mur instagram, sans qu’il n’y ait eu aucune substance d’humanité, aucune parole, aucune connivence pour sous-tendre ou justifier ce cliché. 

Je vois aussi tellement de gens s’adresser aux Autres de manière hautaine et leur parler avec une désinvolture qui prouve que tout leur semble dû. L’humilité est si malmenée dans ce monde égotique, où le paraître, le pouvoir et l’argent sont devenus les étalons de nos sociétés, l’aune à laquelle la plupart d’entre nous accorde ou pas sa considération à l’Autre. 

Pas simple d’être considéré par des cons sidérés…

Afin de donner une note positive à cette chronique, je finirai sur un conseil de Mère Teresa, qui fut certainement le plus bel exemple d’humilité dont un être est capable sur cette Terre. Je suis ce conseil autant que je le peux depuis de longues années, ma manière à moi de changer le monde et de mieux vivre mon existence si singulière. C’est la raison de mes voyages, de mes partages, des fêtes que j’ai données, de l’émotion que je cherche a procurer, de ma curiosité à comprendre l’Autre, de mon enthousiasme gourmand à croquer la vie et à cette humble ambition personnelle qui m’anime : essayer d’être un type bien !

« Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux. »

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Entrepreneur, écrivain et globe-trotter. L'homme le plus léger, le plus libre et le plus heureux du monde;-)

3 commentaires sur « Disparaître pour exister »

    1. Merci Jean-Marc. Il est certain qu’aller vers les autres est l’un des chemins les plus gratifiants et les plus vivifiants qui soit, pour nous retrouver soi-même amplifié, plus humain…

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