A quoi bon tout cela ? Qu’est-ce que je fais là ? Où cela me mène-t-il au bout du compte ? Et après, quelle sera ma vie, une fois que le voyage devra prendre fin ? Où poserais-je ma plume et mes os pour réinventer de fond en comble mon existence ? Comment revenir à une vie sédentaire après l’ivresse procurée par cette vie nomade, par le privilège de vivre intensément libre ?
Il arrive un moment dans la vie de tout voyageur au long cours où ces questions existentielles, au combien naturelles et légitimes, finissent par se poser.
Elles ne se sont évidemment pas manifestées durant les deux premières années de mon périple qui m’ont mené de l’été perpétuel de Nouvelle-Calédonie jusqu’à l’hiver austral de la Patagonie. Je quittais, à grands pas vers l’inconnu, une vie que j’avais menée jusqu’à l’usure, après avoir bazardé tout ce qui encombre l’existence et empêche de voyager léger sur les chemins de sa propre vie.
Elles ne sont pas posées non plus lorsque je suis rentré en France pour retrouver mon fils, découvrant avec joie un arbre épanoui et solidement implanté dans ses projets d’avenir, alors que j’avais laissé un arbrisseau qui avait besoin de prendre la lumière et de sortir de l’ombre d’un père sans doute trop présent. L’absence fortifie indubitablement les êtres et oblige à grandir, à conquérir son propre espace, son carré de ciel bleu.
Bien sûr, ces questions existentielles ne m’ont pas effleurées l’esprit pendant que je me la coulais douce durant ces longs mois de confinement et de restrictions sanitaires transformant la France en une prison à ciel ouvert, interdisant tout mouvement et toute sortie du territoire. J’achevais fiévreusement les 484 pages de mon récit de voyage avec l’aide précieuse de mon ami-éditeur. Je finissais un recueil de poèmes dont les 180 pages sont désormais entre de bonnes mains, dans l’une des plus prestigieuses maisons d’édition consacrée à ce genre si peu vendu mais pourtant si vital qu’est la poésie.
J’entamais une histoire d’amour un 1er novembre, à distance et en virtuel, qui m’a foudroyé alors que j’étais confortablement confiné à Arcachon. Je ne savais plus à quel Saint me vouer, moi qui avais passé mon temps à expliquer que le plus grand danger de mon voyage en solitaire n’était pas qu’on me vole mes affaires, mon passeport, mon argent, ni même que je me fasse agresser ou que je me crashe en moto. Non, ce qui m’était interdit, c’était de tomber amoureux, car cela compliquerait inexorablement la vie du nomade que je suis devenu, même si cela l’enjolive quotidiennement et y projette une lumière pleine de promesse. J’avais vécu durant plus de vingt-quatre mois avec la chanson de Serge Reggiani « Ma liberté », qui tournait telle une ritournelle dans ma tête, déjouant les pièges que ne manquaient pas de me tendre de belles latines et plus sûrement encore mon indécrottable cœur d’artichaut. Comme les paroles l’indiquaient judicieusement, le fait de tomber amoureux risquait d’arrêter définitivement mon voyage, de m’obliger à renoncer à ma liberté et à la « trahir pour une prison d’amour et sa belle geôlière ».
Absentes aussi ces questions existentielles durant ces longs mois passés en Gaule où j’ai pu goûter abondamment à la force de l’amitié et éprouver la solidité des liens qui m’unissent avec tous ceux qui me font la joie de partager ma vie, de m’offrir leur hospitalité, et de me prouver leur générosité sans limite. Mais après avoir fait moisson de tous ces gestes fraternels, de ses divines bouteilles descendues jusqu’à plus soif, de ses heures de conversation passionnantes que le voyage et l’éloignement suscitaient, après avoir abondamment profité – sans doute trop – de la gentillesse de tous ceux que j’aime, il me fallait à l’évidence repartir. Mon voyage autour du monde ne pouvait se limiter à deux ans d’errance littéraire en Océanie et en Amérique Latine. Je sentais les fourmis revenir dans mes jambes et l’envie du lointain me reprendre. Cette vie française n’était plus la mienne. L’assignation à résidence n’était plus pour moi. Le solitaire ne peut s’épanouir que dans le mouvement, dans la découverte d’autres territoires, dans la rencontre éphémère mais intense avec des êtres nouveaux qui lui enseignent ce qu’il ne sait pas encore et pour qui, en échange, il sera peut-être une source d’inspiration et un prétexte d’affranchissement.
Après moultes hésitations, j’ai finalement jeté mon dévolu sur l’Afrique, en décidant d’en faire le tour durant les dix-huit mois de voyage (c’est-à-dire de budget) qui me restait. L’Afrique n’est pas une terre d’improvisation, surtout quand on souhaite se lancer durant si longtemps, en solitaire, dans un périple de plus de 25.000 km, traversant 26 nations, soit la moitié des pays que compte ce continent. C’est la raison pour laquelle je souhaitais partir au plus vite et aller sur place me confronter aux réalités, aux conditions matérielles et aux contraintes qui allaient confirmer mon projet ou m’obliger à l’adapter. Bien m’en a pris. Une telle aventure ne se conçoit pas depuis Paris et sur internet.
Comme je l’ai expliqué lors d’une précédente chronique, les temps ne sont toujours pas favorables aux voyageurs. L’Afrique de l’Ouest est un casse-tête pour voyager par voies terrestres en termes de coûts, de visa, de PCR, de frontières fermées, de corruption permanente qui transforme les rares blancs becs dont je fais partie, en source de revenus supposée, pour les populations locales qui sont plus que jamais plongées dans le dénuement économique et l’instabilité politique. L’absence de touristes, si elle constitue pour moi des conditions de voyage privilégiées (car tout est négociable et désertée) devient vite un problème car le voyageur solitaire constitue une cible et un objet de convoitise. Enfin, le fait d’avoir été rattrapé par le Covid et cloué à Dakar plus de temps que prévu a fini par me convaincre de réduire la voilure de mes ambitions premières et de mettre les voiles vers l’Afrique du Sud, afin de trouver un véhicule tout terrain et de retrouver des territoires plus accueillants et plus aventureux.
Me voilà depuis une quinzaine de jours à Johannesburg où j’ai été accueilli et hébergé magnifiquement, bien au-delà de mes espoirs. Je partage mon temps entre écriture, rencontres, visite de cette ville que l’on présente comme l’une des plus criminalisées au monde et en recherche d’un 4×4 qui sera à la fois ma monture et ma demeure durant les quatre mois durant lesquels je compte explorer l’Afrique du Sud, la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, une partie du Mozambique et revenir en Afrique du Sud pour revendre mon véhicule. Il sera alors temps de faire route vers l’Afrique de l’Est.
Mais voilà que me taraudent ces fameuses questions existentielles, qui peuvent se résumer à la blague populaire : « Qui suis-je ? Où vais-je ? Et dans quel état j’erre ? ».
Pour l’anecdote, j’ai un bon ami qui m’appelait régulièrement quand j’arpentais l’Amérique du Sud et qui me disait : « Fred, je lis tout ce que tu m’envoies, je suis ton périple et regarde les belles cartes postales que tu publies sur les réseaux sociaux… C’est très bien tout ça ! Mais moi ce qui m’intéresse, ce que je veux savoir, ce sont tes doutes, tes atermoiements, tes galères, les pensées qui te taraudent derrière le catalogue de rêve que tu nous envoies… »
Alors, souvent, en pensant à mon ami Olivier l’Asticoteur, je réfléchissais et essayais de trouver des choses à lui dire pour satisfaire son besoin de mauvaises nouvelles et sa quête d’authenticité. Mais à chaque fois, je le décevais, avec sincérité, car je lui avouais que tout allait bien, que je ne m’ennuyais jamais, que je n’avais aucun doute ou aucune peur et n’avais jamais été aussi heureux. Et que si j’avais des galères, elle se transformaient vite en chroniques et en souvenirs mémorables.
J’attends donc l’appel de mon ami car désormais j’aurais plein de choses à lui dire qui comblera sa soif de confidences. Ces questions qui me réveillent la nuit et me poussent à m’interroger, à hésiter plus qu’auparavant sur les décisions à prendre, sont naturelles mais nouvelles. Le fait d’être seul, avec mes réflexions qui tournent en bouclent dans un crâne esseulé, face à une multitude de choix possibles, d’options et d’incertitudes, conduit immanquablement à se faire des noeuds au cerveau. Personne en face pour dialoguer, pondérer, rebondir et argumenter. Jamais les choix que j’ai à faire ne m’ont paru aussi cruciaux. Je dois retrouver le nerf du voyage, après m’être ramolli et ré-embourgeoisé durant de trop long mois en France. L’Afrique est un territoire complexe et exigeant pour un périple qui tient plus de l’exploration à l’économique que d’une balade touristique où l’exotique est garanti par un budget confortable. Enfin, le fait que je ne dispose plus de longues et insouciantes années devant mois, qu’il ne me reste plus qu’un tiers de mon budget et que la nécessité de réinventer une vie sans doute plus sédentaire se pointe à l’horizon, tout cela contribue à jeter de l’huile sur le feu et à m’interroger sur le sens de tout cela. Sens giratoire d’une vie qui tourne finalement en rond ? Sens interdit qui empêche les rêves d’aboutir ? Sens unique qui conduit à se jeter, avec foi en son propre destin, vers le précipice de l’avenir, sans savoir de quoi il sera fait ?
Alors, tel un mantra, je me répète cet extrait d’Henri de Monfreid, écrivain et aventurier, qui me murmure inlassablement :
« N’ayez jamais peur de la vie, n’ayez jamais peur de l’aventure.
Faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée.
Partez, allez conquérir d’autres espaces, d’autres espérances.
Le reste vous sera donné de surcroît. »
C’est dans ce contexte, dans cette tempête sous un crâne, que j’ai reçu en pleine nuit un long message inattendu d’une amie qui baroude en Amérique Latine. Elle voyage depuis de très longs mois, avec son homme, un talentueux cuistot italien, sympathique en diable et toujours volontaire pour déboucher une bouteille et leur petit garçon joliment prénommé Zéphyr. Il porte sacrément bien son nom car c’est une véritable bourrasque de joie de vivre et de détermination qui déboule dans votre vie quand il surgit sans prévenir !
Nous nous sommes connus et fréquentés lors de nos trois mois de confinement à Puerto Piramidès en Argentine. Ils voyagent dans un immense camper-van, une roulotte moderne tirée par 180 chevaux. Mon copain Zéphyr va fêter ses cinq ans dans quelques jours. Il a passé la moitié de sa vie sur la route, à explorer aux côtés de ses deux géants de parents, les plus beaux paysages de la planète. Il faudrait que je meure à 106 ans et que je voyage encore plus d’une cinquantaine d’années sans relâche pour arriver à un tel exploit. Sacré Zéphyr. La barre est haute et n’autorise pas de trop longues tergiversations existentielles.
Je mentionne ici le message de mon amie et j’ai décidé de le publier avec son autorisation, car au-delà des compliments que j’y lis, il apporte des réponses rassurantes à toutes les questions que je me pose, pour le moins des encouragements sincères, venant d’une véritable voyageuse au long cours, sur le fait de continuer de creuser dans ce filon qu’est l’écriture et le partage d’émotions. Je n’en dis pas davantage et vous laisse juge de ce formidable message d’amitié, de soutien fraternel, qui m’a tiré quelques larmes nocturnes mais qui constitue aussi un beau témoignage de ce qu’enseigne le voyage en tant que mode de vie.
« Cher Fred,
Quel plaisir et te lire et quelle joie de te savoir de nouveau » libre, sur les chemins du monde » !
Un grand merci pour tes mots si justes et si touchants, pour tes réflexions aussi poétiques qu’essentielles et pour tes partages authentiques qui éveillent autant qu’ils qu’émerveillent…
Ton expérience est belle, ton savoir précieux, et ça nous rend heureux de te voir rayonner !
Ton succès est bien mérité. Alors Félicitations !!! C’est top que ton bouquin cartonne !!!
Vas, vis et écrit mon ami… Y Que sigue asi! Es tu camino… Malgré les doutes et les obstacles c’est sans doute la voie de la sagesse et de l’épanouissement que tu mérites !
A vrai dire on prend un malin plaisir à regarder ton blog à chaque fois qu’on trouve une connexion car ta plume exprime merveilleusement bien la palette d’émotions et de questionnements qui bouleversent notre quotidien de voyageurs…
Depuis la Salina Grande d’où je t’ai envoyé ce dernier message en février et où nous sommes retournés il y a quelques jours, je m’énervais de voir les touristes de pacotille s’arrêter 8 minutes 32 pour faire 18 selfies et laisser des traces indélébiles sur le fragile aplat blanc sans même sans rendre compte. Et puis juste après j’ai lu ta super chronique qui mettait si justement en mots ce que je ressentais et ce synchronisme m’a fait bien rire et m’a donné vraiment envie de te dire que tes mots qui résonnent si bien dans mon quotidien touchent sans aucun doute beaucoup d’autre ! Ça fait longtemps que je veux t’écrire et que je ne prends pas le temps… Alors voilà, Bravo et merci Fred ! Continue car tu nous rends accros à tes écris !
En explorant il y a quelques semaines les vestiges des missions jésuites Guaranis de la province de Missiones, j’ai pensé à toi. On a été aussi chamboulés que fascinés par la complexité des rapports humains. il faut croire que la frontière entre perversité et humanité semble toujours aussi fine depuis la nuit des temps… Et même s’il ne reste pas grand-chose de ces réductions, l’utopie de la théologie de libération semble avoir survécu aux jésuites sur le continent sud-américain…Mère nature y a tout de même repris ses droits et on a trouvé ça plutôt rassurant !
Pourtant, non loin de là, en los Esteros del Ibera, au contact des aborigènes, (qui continuent à vivre en symbiose avec leur environnement, malgré les dérèglements palpables causés par leurs frères), on s’est posé la même question que toi ; Et si la terre en avait assez de ses enfants gâtés qui détruisent tout sur leur passage ? et si en nous retirant certains jouets et certains privilégies qui nous semblaient acquis elle tentait seulement de nous mettre en garde avant de nous chasser pour de bon de son giron ?
De los Esteros (entourés de Caïmans et de Capybaras) jusqu’au plateaux andins de la Puna,
(avec les lamas et les descendants incas), on a été nous aussi témoins de dramatiques constats écologiques et humains…
Dans quel état allons-nous transmettre à nos enfants cette planète magnifique qui s’effrite ?
Heureusement en voyageant on se rend compte qu’il existe une certaine fraternité, plein d’amour et certaines initiatives nous remplissent d’espoir !!!
Mais est-ce suffisant ?
Ta dernière chronique à Dakar m’a aussi touchée, tu as trouvé le ton pour partager l’inacceptable… C’était juste et honnête. Bien joué et Merci ! Il est temps d’ouvrir les yeux sur la misère du monde qui même si elle semble de loin moins pénible au soleil est tout aussi cruelle !
Je ressens moi aussi une certaine osmose en lisant tes récits ! Souvent tes mots me bouleversent, ils pourraient être les miens (même si tes références, ton talent, ton expérience et le temps libre dont tu disposes (et que je t’envie) te permettent de les manier bien mieux que moi – je m’en délecte!). Tes écrits qu’ils soient poétiques, philosophiques, ou écolo, avec une pointe d’humour ou d’humeur mais toujours humanistes, rédigés avec les tripes et chargés d’émotions vraies, dépassent notre amitié. Ce n’est pas parce que je t’apprécie que j’aime te lire mais par ce que le monde que tu décris correspond à mes constats quotidiens, à mes préoccupations et qu’il y a une telle urgence à marteler haut et fort ces vérités criantes que ta mission me semble juste, vitale et importante!
S’il te plaît continue ! Ne perds jamais le nord car honnêtement tu fais bien ton job! Alors go go go! Surf sur la vague tant qu’elle t’est favorable ! Le monde a besoin de voix comme la tienne ! Un bon wake UP !!!
Je sais bien à quelle point la solitude du voyageur peut parfois semer le doute dans nos esprits de penseur, elle nous incite souvent à tout remettre en question mais je suis convaincue (et je sais que toi aussi) qu’elle n’est qu’une composante de nos réflexions, le détonateur de nos émotions. Elle est la clef ! Lâcher prise et laisser libre court à ce qui nous traverse – il n’y a que ça de vrai ! L’essentiel qu’on ne cesse de perdre de vue par peur de se confronter est le fil rouge à suivre… Rappelle-toi toujours qu’en réalité tu n’es pas seul car à chaque instant plein de gens pensent à toi ! Et puis c’est grâce à ce sentiment de solitude que tu te sens vivant ici et maintenant. C’est sûr que c’est plus confortable d’être bien entouré, ça permet de s’oublier un moment, ce qui est vitale pour se recharger mais c’est aussi tellement nécessaire de se trouver seul face à soi-même pour faire le point et créer… Comme pour tout il s’agit de trouver le bon équilibre je crois ?!
Comment se passe ton arrivée en Afrique du Sud ? On avait adoré ce pays tout en étant chamboulés par son histoire et j’ai hâte de te lire à ce sujet !
Je ne rêve que d’y retourner malgré cette complexité… peut-être dans quelques mois ?!
Nous sommes en train d’organiser notre retour en Europe… Un moment charnière un peu bouleversant car rempli d’émotions contradictoires : envie d’embrasser nos proches et de retrouver certains repères mais difficultés à quitter notre vie nomade (pour un temps seulement – enfin je l’espère) – bref on se prend un peu la tête… et ce n’est pas facile car nos projets pour la suite divergent un peu. On a du mal à se projeter pour une fois… on verra ! Inch Allah)
On t’embrasse fort l’ami voyageur. Que te vaya bien !!! Continue de nous faire rêver et surtout de nous faire réfléchir !!!
Que ton cheminement soit encore long et ton voyage intéressant pour que tes récits, qui nous vont droit au cœur, sèment encore et toujours sur son passage les graines de la réflexion qui réveillent nos âmes endormies…
Bon vent la pie !
A un de ces quatre sur les chemins du monde ! »






Belle ode à l’amitié, à vos sœurs et frères de route, parce que ce sont eux, parce que c’est vous…
(excusez cet emprunt familier à Montaigne…).
Quelles que soient vos interrogations – et elles sont légitimes – vous êtes riche de votre talent d’écrivain et de vos amis, présents et virtuels…C’est un bonheur que d’aucuns chercheront toute leur vie…
Emotions intenses et inspirantes à cette lecture…Touchée…J’aurais bien envie d’écrire plus longuement, mais la gestion d’un quotidien difficile mange toute mon énergie en ce moment.
J’ai aimé cette chronique, en remerciement : juste un petit mot – que j’ai fait mien depuis un bon moment – d’Albert Camus à son ami René Char (Correspondances 1957) : « Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec des êtres qui vous libèrent, et qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. »
Bonne immersion en Afrique du Sud !
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Merci pour votre commentaire qui me va droit au coeur.
Je connais bien ces mots de Camus à Char, leur correspondance remarquable, exemplaire entre deux géants de la littératures. Peu de gens respirent à une telle altitude et partagent la même exigence de vie et de liberté, chacun dans son style. D’ailleurs, la suite de la citation vaut son pesant d’or et je vous l’adresse, tel un boomerang amical, au cas où elle vous aurait échappé;-)
« … La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amère, trop anémiante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime. À la fin, on mourrait de chagrin, littéralement. Et il faut que nous vivions, que nous trouvions les mots, l’élan, la réflexion qui fondent une joie, la joie »
A bientôt sur les chemins du monde ou ceux toutes aussi passionnants et mouvementés de la Littérature 😉
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Que la joie vous entoure ! Sourire… Ma
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